Ce qui s'est passé pendant ma deuxième année est un peu flou dans ma tête. Je me souviens que c'est là que j'ai "arrêté" d'avoir des amis dans ma classe. Je ne sais pas pourquoi ça a commencé cette année-là mais je me souviens que j'étais toujours la dernière choisie en éducation physique et que quand on travaillait en équipe, j'attendais que les autres choisissent avec qui ils voulaient travailler et que je travaillais avec la dernière personne qui restait.
J'étais dans un classe "double-niveaux" ou je ne sais pas trop comment appeler ça. Enfin, on était une dizaine en deuxième année et une dizaine en troisième année. En plus, j'avais 2 professeures. B (qui m'avait enseigné en première année) et M. Une journée B nous enseignait le français et l'autre journée M nous enseignait les mathématiques. B et M enseignaient également en quatrième année avec le même système que dans notre classe; c'est à-dire une journée sur deux. C'était ri-di-cuuuuu-le! J'ai quand même eu un bon enseignement mais bon... Je ne comprends pas trop pourquoi c'était comme ça...
Je n'étais pas assez mature pour une classe comme ça. Quand j'y pense je trouve ça stupide de dire que j'avais un problème de maturité mais... je crois que c'est possible. Je ne "fittais" juste pas dans le groupe. Quand j'étais en première année, B voulait que je saute en deuxième année dès le début de l'année mais ma mère n'a pas voulu. Il y avait une autre classe de deuxième année (Dont F s'occupait) mais ma mère avait été demandé à la direction que je ne sois pas dans cette classe parce que, pour faire une histoire courte: Dans mon village qu'on va appeler St-Néant pour la cause; donc, à St-Néant, la plupart des gens naissent ou arrivent ici quand ils sont jeunes et y demeurent jusqu'à leur mort ou jusqu'à ce qu'ils aillent dans une maison de retraités. Bref. À quelques maisons de chez mes parents, un petit garçon avait été dans la classe de F et elle avait passé l'année à lui crier après, lui disant qu'il était retardé et qu'il ne ferait rien dans la vie. Elle parlait comme ça à plusieurs élèves mais peu s'en sont plaint à la direction. Aucune idée pourquoi. C'est pourquoi ma mère ne voulait pas que je sois dans la classe de F. De toute façon, la direction lui a répondu que j'avais déjà été sélectionnée pour la classe forte. Malheureusement pour moi. La plupart des gens avec qui je jouais en première année sont allés dans la classe de F. Je n'ai pas été capable de créer ne serait-ce que la moindre amitié dans cette classe.
Mon père m'avait donné une gigantesque boîte de crayons feutres de qualité (il s'en était acheté une autre) et un jour qu'on devait faire un travail en équipe, Nadia a voulu se mettre avec moi et Andréanne mais celle-ci a voulu savoir pourquoi puisqu'on avait l'habitude de me choisir en dernier. Je crois que je ne devais pas entendre ce que Nadia lui a répondu mais comme j'étais assise juste en arrière d'elle, j'entendais tout. Et elle lui a répondu: "On va pouvoir se servir de ses crayons. Elle va nous les prêter, elle va être toute seule sinon." Ce n'est pas plus grave que ça, c'est juste plate.
En revenant d'un cours d'arts plastique, j'ai échappé mes crayons et les gens passaient à côté de moi en faisant claque leur langue (Je ne sais pas trop comment l'expliquer) et en soupirant pour me montrer que j'étais une cause perdue. Une seule fille m'a aidée. Elle était dans le groupe des troisième année. On a eu un échange... étrange...
-Personne ne t'aime dans la classe
-Pourquoi?
-Je sais pas mais tu ne me déranges pas.
-Ah... ok... Merci
-De rien
Au début de l'année, je me tenais avec une fille de ma classe qui était en troisième année. Elle avait des allergies et ses mains étaient comme enflées et "picotées". Elle voulait toujours que je lui tienne la main parce qu'elle disait que si je ne le faisais pas, c'est parce que je la trouvais dégueulasse. Donc, je lui tenais la main.
Avec B, on écrivait des petites histoires dans un cahier, on faisait un petit dessin pour accompagner l'histoire et on allait faire corriger notre travail à son bureau. Je ne faisais pas beaucoup de fautes et j'avais toujours des petits collants. Même qu'une fois, j'ai dû aller montrer mon histoire à la directrice pour qu'elle voit comment j'étais bonne (Vraiment bizarre ça...). Elle m'a mis un collant d'étoiles et elle a écrit un petit mot.
Mon père lisait des bandes dessinées et je les regardais un peu. Dans l'illustration de mes histoires, j'avais commencé à faire des bulles pour faire parler mes personnages. J'avais dessiné un chien et dans la bulle, c'était écrit: "Hou! Hou!". J'étais fière d'aller montrer mon travail à B mais elle, elle n'étais pas contente.
-T'as une faute là. Pis arrête donc de faire des bulles dans tes dessins! Un chien ça fait pas ce son-là!
-Ah.. Je trouvais que ça faisait beau...
-Non! Va enlever ça!
J'étais traumatisée. Je ne comprenais pas pourquoi elle était si bête avec moi. Je n'avais rien fait de mal! Je me demande si elle n'a pas commencé à me trouver innocente à cause de l'opinion que les autres élèves avaient de moi. En grande anxieuse que j'étais, j'ai commencé à avoir peur d'elle et à ne plus aller vers elle. Ça n'a rien changé et de toute façon, ça ne devait pas se remarquer.
Une journée où M nous enseignait, j'ai eu envie d'aller à la toilette mais j'étais trop gênée pour le dire. Je l'ai donc fait dans ma culotte et j'ai dû mettre mes shorts d'éducation physique. J'étais vraiment gênée! Ma soeur qui a su l'histoire l'a racontée à ses amies et je leur ai dit que ce n'était pas vrai mais je sais que personne ne me croyait.
Comme j'étais nerveuse, je faisais des gaffes et un jour, j'ai renversé mon berlingot de lait sur mon cahier. J'ai été cherché le concierge pour avoir la moppe mais comme je ne le trouvais pas, je suis allée voir la secrétaire pour savoir s'il était là. Finalement, je suis revenue dans la classe avec du papier pour essuyer les mains et j'ai commencé à ramasser mon dégât. Le concierge et la secrétaire sont venus voir si tout était correct et B a soupiré en disant que oui tout était correct et que c'était juste moi qui faisait des niaiseries....
Un après-midi, je me suis mis à avoir mal à la tête et au coeur. Une autre élève a eu les même symtômes et a pu retourner chez elle. Voyant cela, je suis allée voir B (étrange que ce soit toujours elle...) et elle m'a dit que j'étais jalouse et que je devais retourner à ma place. Évidemment, j'ai vomi sur mon bureau en essayant de faire le moins de bruit possible. Je me suis mise en file à son bureau pour ne pas me faire chicaner et les élèves avant moi m'ont laissée passer. Quand elle m'a vue, elle a semblé surprise et fâchée, je ne saurais dire. Mon grand-père est venu me chercher et je suis partie me reposer.
En arrière de la classe, il y avait un genre de mini bibliothèque accrochée sur le mur. Elle était remplie..enfin... il y avait une quinzaine de petits livres et comme j'adorais lire et que je lisais vite, j'avais fini par tous les lire. Je n'avais pas le goût de les relire et j'ai été demander à M ce que je pouvais faire. Elle m'a répondu: "C'est impossible que tu les aies tous lus! Regarde, Isabelle est la meilleure de la classe et elle ne les a même pas tous lus!" J'avais compris que ça ne me donnait rien de m'obstiner, je suis retournée à ma place et j'ai relu un livre. Je lis le journal depuis que je suis en première année. Je ne comprenais pas tout mais grâce à ça, j'ai fait un bond incroyable dans mon niveau de lecture. Pourquoi ne pouvait-elle pas croire que j'avais fini?
Pendant une autre période de lecture, comme j'allais me chercher un autre livre pour la deuxième fois, Mathieu et Mickael se sont mis dans mon chemin:
-On a remarqué que tu te levais souvent.
-Ouin pis?
-Tu viens changer de livres juste pour te lever!
-Non! Je les lis!
-Ah! Euh... ok!
Étrange que deux élèves pas à leur affaire voulaient savoir si je lisais les livres pour vrai...
Cette année-là, mon estime de moi a tellement baissé. Je me souviens qu'au milieu de l'année, je n'étais plus en mesure d'apprendre de nouvelles choses parce que j'avais trop peur de faire quelque chose d'incorrect. J'ai eu une grande difficulté à lire l'heure, à apprendre les signes >/< à arrondir... J'avais surtout de la difficulté en mathématiques. Je n'ai jamais eu de difficulté en français. Ce que je trouve étrange c'est que c'est B qui me reprochait plein de choses mais ce sont les journées de mathématiques, donc les journées où M était là que je n'arrivais à rien.
Ça n'a pas été l'année la plus joyeuse de mon primaire. Une année sur deux j'étais parmi les permiers de classe et l'année suivante, je ne comprenais rien. La deuxième année a été la première année où je me suis retrouvée parmi les derniers. (Je ne crois pas être capable de faire un autre texte où il y aura autant de fois le mot "année":P)
En gros, c'est une année à oublier.
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