lundi 4 août 2008

5e année

Je n'ai presque aucun souvenir de ma 5e année. C. nous a enseigné jusqu'à la moitié de l'année avant de tomber malade et d'être remplacée par J. Je trouvais que C. était très belle et amusante et que J. était trop désordonnée.

Le lundi matin, C. faisait le tour pour vérifier la propreté des pupitres. Si c'était propre, on avait de la fausse argent.
Rendue à mon bureau:
-C'est correct. J'en aurai pas.
-Ouvre ton bureau pour voir.
*je m'exécute*
-Ah non.. t'en aura pas...

On était placé en équipe de deux et un matin ma coéquipière me dit:
-Je trouve ça dur le français.
-Ouin... Surtout quand t'es à côté d'une bollée
-Quoi?
-Rien...

Hey je l'avais l'orgueil! J'ai pas osé répéter parce que je savais qu'elle aurait pu me remettre à ma place et je savais aussi que je n'étais bonne qu'en français et en calcul mental. Cette année-là, j'ai découvert que je calculais vite. Je ne comprenais rien aux fractions, aux dixièmes, aux centièmes et aux millièmes mais je calculais vite. Il arrivait qu'on fasse des calculs au tableau. Les élèves criaient les chiffres et j'avais le temps de faire le calcul au complet dans ma tête avant qu'ils aient fini de crier. Je disais la réponse à voix haute et C. me regardait mais je crois qu'elle pensait que je l'avais calculé sur une feuille ou une calculatrice.

Il y avait un tableau dans le fond de la classe ou on mettait notre nom quand on voulait féliciter quelqu'un ou reprocher quelque chose. Je me rappelle avoir dit que les responsables des ballons-poires ne les ramenaient jamais de la récréation.

Vraiment là, c'est tout ce dont je me rappelle!

samedi 26 juillet 2008

juste comme ça...

Je lis régulièrement un blog et je suis tombée sur un message où l'auteur dit aller lire des blogs "pathétiques" où les auteurs se plaignent et lirent. En gros, mon blog. Je ne sais pas si cette personne lit ici. Avec le peu de messages que j'ai j'en doute mais bon...

Je sais que mon blog n'est pas particulièrement joyeux mais je l'avais mentionné dans mon premier message. J'ai trop refoulé les émotions dans ma vie et j'en refoule encore. Mon blog me permet de faire sortir plein de choses et je sais que depuis que j'ai commencé à écrire, je fonctionne mieux. J'ai moins de haine et de méchanceté en moi. C'est quétaine mais c'est vraiment comme ça que je le ressens. Avant, je pensais régulièrement à ce qui s'est passé en 4e année et je rageais inutilement. Maintenant, je n'y pense pratiquement plus. L'écrire ici l'a fait sortir de ma tête.

Je continuerai d'écrire tant que ça me fera du bien même si je décourage certains d'entre vous. De toute façon, j'avais spécifié être ouverte à la discussion mais je n'ai reçu aucun commentaire.

jeudi 19 juin 2008

4e année

J'ai longtemps hésité avant d'écrire un post sur ma 4e année. J'ai parlé à mon chum de ce qui s'est passé cette année-là pendant qu'on parlait d'enseignants "pas nécéssairement gentils" et il la trouvait méchante. J'ai donc décidé d'écrire à ce sujet mais....

Si quelqu'un lit mon blog, il va penser que je suis le genre de fille qui se sent toujours persécutée et qui jette toujours le blâme sur les autres. C'est pour ça que j'hésitais. Tout ce que j'ai écrit dans ce blog est vrai. Je n'ai rien inventé. La seule chose, c'est que vous n'avez que ma version de l'histoire. Mais d'un côté c'est logique parce que ce sont mes souvenirs. Quoique je ne vous empêche pas de commenter comme je disais dans mon premier message.

Donc.

Comme je le disais dans la conclusion de mon message sur ma 3e année, j'ai accepté à contre-coeur d'aller dans une classe à double niveau. Celle-là, c'était une 3e-4e et j'étais en 4e année. C'était L, fraîchement débarquée à l'école qui nous enseignait. D'habitude, les "nouveaux professeurs" qui arrivaient à l'école étaient jeunes mais elle avait la mi-quarantaine. J'ai su plusieurs années plus tard que c'était une ancienne religieuse qui avait choisi d,enseigner mais bon, ça n'a pas vraiment rapport.

Je ne me rappelle pas vraiment du début de l'année mais je me souviens qu'elle aimait Roch Voisine. Il y avait un poster de lui grandeur nature sur la façade intérieure de la porte de son placard. On la trouvait "hot" parce qu'elle était criarde et riait beaucoup. C'est fou comme on est bizarre quand on est jeune... Maintenant, je la vois plus comme une matante fatiguante à un party... Peut-être parce qu'elle ne m'aimait pas... Mais moi je ne m'en rendais pas compte. J'avais 9-10 ans et je pensais que tous les enseignants aimaient leurs élèves. Même après ce qui s'est passé en deuxième année je le pensais.

Je ne peux le nier, on a beaucoup appris avec L. Le problème, je crois que c'est plus qu'elle m'a prise en grippe... Je ne sais pas pourquoi...

Comme j'étais la seule qui habitait près de l'école, elle m'envoyait faire des comissions du genre aller au dépanneur, poster une lettre... Est-ce qu'elle avait le droit de faire ça? Je ne sais pas mais je me sentais importante quand je le faisais.

Quand on avait 90% et plus dans une récitation ou dans d'autres travaux, on pouvait mettre notre nom dans un bocal et à la fin de la semaine, il y avait un tirage de gugusses (crayons, effaces, yoyos...). À une récitation, j'ai eu 84%. Je n'en ai pas fait de cas. Le soir, pendant que je corrigeais mes fautes, je me suis rendue compte qu'elle m'avait mis une faute pour rien à une question concernant les verbes. J'ai demandé à ma mère de vérifier et elle m'a confirmé qu'il n'y avait pas de faute et m'a conseillé de le montrer à L le lendemain. Ma vraie note était 90% et non 84%...

-Euh.. Ici tu m'as mis une faute mais c'est correct je pense.
-Euh attends... Bon! T'as effacé ton erreur pis tu l'as corrigée juste pour avoir 90%, avoir un collant pis ton nom dans le bol!
-Non! J'ai rien corrigé! Laisse faire... Je vais le corriger..

Je suis donc retournée m'assoir, j'ai écrit la bonne réponse (cad En-dessous de ma réponse supposément mauvaise, j'ai réécris la même chose et je suis allée lui montrer et tout à coup, c'était bon!)

Avant d'aller à une récréation, elle a demandé à me parler. Naïve comme j'étais, je croyais que j'avais fait quelque chose de bien.

-Là, je ne veux plus que tu joues avec V.
-Pourquoi?
-Parce que je veux qu'elle se fasse d'autres amis!
-Mais on est une gang à être ensemble! On est pas juste les deux ensemble!
-C'est pas grave! Je ne veux plus que tu joues avec elle!

Et elle me surveillait! Naturellement, je n'avais pas le droit de dire à V pourquoi je ne jouais plus avec elle et elle a continué à jouer avec nos amis le reste de l'année... Je voulais tellement bien faire que j'ai été obligée de laisser mes amis. J'en ai eu de la peine cette année-là et ça ne faisait que commencer.

Pendant un tirage, mon nom a été tiré. Nous étions deux à avoir le même prénom donc nous devions écrire la première lettre de notre nom de famille.

-Le prochain nom est Fille euh... Fille S? Fille Q? Est-ce que c'est toi Fille? (elle parlait à l'autre qui avait le même nom)
-Non
(Je me lève sachant que c'est moi)
-Je crois qu...
-Attends un peu!
-Fille F? Fille A?
-Je pense que c'est moi.
-Tu savais que c'était toi pis tu es même pas venue me le dire! Ouin! Pas fort!
-Ben.. j'ai essayé...
-Ouin.. Prends-toi quelque chose là pis retourne à ta place!
-Ok
-Viiiite!

J'étais tellement stressée que j'ai pris n'importe quoi dans le bol. Je ne comprends pas pourquoi elle a fait ça. Pourquoi faire semblant qu'elle ne savait pas c'était qui sachant qu'une des deux personnes étaient éliminée? Encore là, je croyais qu'elle m'aimait bien et que c'était normal de me faire traiter ainsi.

Dans la classe, on était placé en équipe de 4. À chaque étape, on changeait. Comme on était un nombre impair, il y avait une équipe de 5. À la troisième étape, je ne savais pas avec qui me mettre en équipe parce que je n'avais plus le droit de me mettre avec mes amis qui étaient avec V. Personne d'autre dans la classe ne m'adressait la parole depuis que L avait commencé à être froide avec moi. Elle a donc décidé de demander à la classe qui voulait être avec moi.

-On va faire une équipe de 5! Qui veut être avec Fille? Elle est encore toute seule!
(Personne ne lève la main)
-Y'a personne qui ne veut être avec elle?
(Silence)
-Bon ben tu vas être toute seule! Personne t'aime!

Il y avait donc 6 ilôts de 4 bureaux et mon bureau tout seul en avant, comme une honte, quelque chose de dégueulasse. Se faire dire que personne ne t'aime devant une vingtaine de personne, ça fait mal.

Vers la fin de l'année, elle demande si quelqu'un peut l'aider à ranger pour qu'elle soit à temps dans ses affaires. Innocente comme je suis, je lève la main en espérant être choisie et miracle! Elle décide que je fais l'affaire! À la fin de la classe, elle me dit que je devrai venir le samedi et l'aider. J'étais toute fière! Grosse déception le samedi matin quand j'ai vu que je devais laver toute la classe, mettre les dictionnaires et livres de référence dans des boîtes pendant qu'elle jasait avec d'autres professeurs. Je me souviens avoir eu un merci du bout des lèvres à la fin de la journée.

Elle ne voulait pas dire la date de sa fête. Au mois de mai, dans la case du 27, il était écrit "ma fête". Je suis allée la voir pour lui dire que j'avais deviné c'était quand sa fête et elle m'a dit: "Ben oui pis? Va donc t'assoir!"

V avait une étampe que j'aimais bien. Elle me l'a étampée sur une main un mercredi et en me lavant le soir, je faisais bien attention de ne rien effacer. Le vendredi, en allant faire corriger un travail, L me dit:
-Coudon! Tu te lavec-tu des fois? Ça fait combien de temps que t'as cette étampe-là?
-Depuis mercredi
-Ça fait 2 jours que tu t'es pas lavée? (dit avec la lèvre retroussée de dédain)
-Je me suis lavée mais je faisais attention pour pas effacer l'étampe.
-Me semble!

Je peux-tu vous dire que j'ai frotté pour qu'elle s'enlève cette étampe-là avant le lundi!

C'est cette année-là que j'ai compris que les professeurs ne sont pas obligés d'aimer tous leurs élèves...

mercredi 28 mai 2008

3e année

J'ai bien aimé ma troisième année. J'étais dans le groupe faible mais j'étais première de classe. C'était A qui nous enseignait mais même si plusieurs la trouvait trop sévère, on apprenait facilement. Il y avait plein de rumeurs sur elle comme quoi elle rentrait ses ongles dans les mains des élèves quand ils ne comprenaient pas. Mon amie dit l'avoir vue faire mais je n'y crois pas. Je n'ai jamais vu A se fâcher. Elle contrôlait bien la classe et il n'y avait pas de débordement.

A était toujours bien peignée, manucurée et coiffée. Il était même rare qu'on la voit porter 2 fois le même habit. Si on revoyait le même vêtement, il était agencé à autre chose. C'était quelque chose que les filles de la classe remarquaient chaque matin.

J'étais contente de ne plus être avec les élèves qui étaient avec moi en deuxième année. En plus, ils étaient dans une classe multi-niveaux (3e-4e). J'étais bien cette année-là! Je faisais les travaux super rapidement mais des fois, j'allais tellement vite que je ne faisais pas attention à la propreté et A me le reprochait mais en soulignant que je n'avais pas de faute.

Je n'ai jamais étudié les tables de multiplications. en fait, oui, lorsqu'on les récitait en classe "1x1=1, 1x2=2, 1x3=3...." mais je n'étudiais pas beaucoup. Une fois par semaine, on faisait des combats de multiples. A choisissait 2 élèves et on se mettait dans le fond de la classe. Elle disait par exemple "3x4=?" et il fallait être le premier à dire la réponse. Si on avait la bonne réponse, on avançait de 2 cases sur le plancher. Je me retrouvais avec le nez collé au tableau alors que mon adversaire était encore dans le fond de la classe.

Je me demande si ma troisième année a été si agréable parce que j'étais dans les premiers de classe. Mon chum dit qu'avec moi c'est noir foncé ou blanc clair. Ma troisième année était bien parce que j'étais bonne. Je n'ai pas eu de difficulté alors j'avais plus confiance en moi. Peut-être.. Enfin, ce serait logique me connaissant.

Un jour, j'allais vider mon aiguisoir qui était plein dans la poubelle. Je sautillais pour m'y rendre et j'ai "rencontré" Philippe qui revenait vers son bureau. "On n' a pas besoin de sauterelle dans la classe" qu'il m'a dit. Ça m'a rendu tellement nerveuse que j'en ai échappé le dessus de mon aiguisoir dans la poubelle et que j'ai été trop gênée pour le ramasser. J'étais triste; c'était un cadeau de mon grand-père.

Un après-midi, on faisait tous le ménage de nos pupitres et j'y ai trouvé un sac de carottes qui avait.. euh... vieilli... mais mal vieilli. J'étais gênée d'aller le porter à la poubelle mais je ne voulais pas trop l'approcher de moi par dédain donc je riais.. jaune. Quand A m'a vue avec mon sac, je riais encore et elle m'a dit "C'est pas drôle!!!" J'étais gênée!!! Je n'ai plus amené de collations du restant de l'année. Avec moi c'est tout ou rien!

Un soir, chez moi, je jouais à descendre les escaliers les jambes croisées. C'était effectivement pas très intelligent. Ma soeur vous dirait que j'essayais de faire comme elle mais elle était dehors... Elle se dit souvent là où ça peut l'avantager.. J'ai fini par tomber mais ce sont mes palettes qui ont encaissé le coup. J'ai dû aller chez le dentiste et je suis devenue "La fille qui embrasse le plancher". J'ai manqué 2 jours d'école et j'ai eu en bas de 40/50 à la récitation; ce qui équivalait à un échec. J'ai tellement pleuré rendue chez moi. Je croyais que mes parents me chicaneraient et que je serais privée de sorties... Mais il n'en fût rien. Ils ont seulement ris quand je leur ai expliqué pourquoi je pleurais et je suis partie jouer avec des amis.

Il est arrivé quelque fois que nous faisions des histoires collectives. Une élève (les garçons ne voulaient jamais y aller) allait écrire au tableau les phrases des autres élèves. Je ne participais jamais, sauf une fois où j'ai été obligée de suggérer une phrase. Ça me gênait trop... C'est ridicule mais c'est ça...

Le texte que j'avais écris pour l'examen d'écriture de fin d'anné a été envoyé à un concours par A. Ça devait être un concours des Caisses Desjardins. Je n'en ai jamais eu de nouvelles.

Pendant la semaine de lecture, chaque classe devait faire un petit numéro. Avec Patricia, j'ai écrit une chanson qui parlait du français et les autres élèves ont eu à l'apprendre. C'est Patricia qui fût nommée pour diriger les élèves et je n'eu aucun crédit pour quoi que ce soit même si c'est moi qui avait écrit la plus grosse partie de la chanson.

Quand c'était notre fête, une mère bénévole faisat des petits muffins pour toute la classe. Le fêté devait appeler la mère qui avait fait les muffins pour la remercier. Quand ce fût mon tour, je dû appeler la mère de Marilyne que je connaissais déjà mais j'étais tellement gênée! C'est Marilyne qui a répondu et quand elle m'a passé sa mère, pendant l'attente j'ai entendu" Maaaaaammmaaaannnn! C'est Fille qui t'appelle pour les Muuufffiiinnnssss!!!" Finalement elle a été super gentille avec moi et ça s'est bien passé. :)

À la fin de l'année, A nous a dit qu'une classe de 3e et 4e année se préparait et elle nous a demandé de lever la main si nous voulions en faire partie. Quelques mains se sont levées mais pas la mienne. No way! Pas question que je retourne dans ce genre de classe-là!
-Fille? Ça ne te tente pas?
-Non
-Tu es sûre?
-Oui
-Je vais quand même mettre ton nom avec un point d'interrogation au cas où.
-Mais ça me tente pas!

A a appelé ma mère et elles ont convenu d'une rencontre à 3 pour me convaincre d'aller dans cette fameuse classe. Devant tant de pression j'ai accepté d'y aller et sur le chemin du retour, ma mère n'a cessé de me dire que j'allais aimer ça mais j'en doutais...

Et j'avais raison...

lundi 26 mai 2008

2e année

Ce qui s'est passé pendant ma deuxième année est un peu flou dans ma tête. Je me souviens que c'est là que j'ai "arrêté" d'avoir des amis dans ma classe. Je ne sais pas pourquoi ça a commencé cette année-là mais je me souviens que j'étais toujours la dernière choisie en éducation physique et que quand on travaillait en équipe, j'attendais que les autres choisissent avec qui ils voulaient travailler et que je travaillais avec la dernière personne qui restait.


J'étais dans un classe "double-niveaux" ou je ne sais pas trop comment appeler ça. Enfin, on était une dizaine en deuxième année et une dizaine en troisième année. En plus, j'avais 2 professeures. B (qui m'avait enseigné en première année) et M. Une journée B nous enseignait le français et l'autre journée M nous enseignait les mathématiques. B et M enseignaient également en quatrième année avec le même système que dans notre classe; c'est à-dire une journée sur deux. C'était ri-di-cuuuuu-le! J'ai quand même eu un bon enseignement mais bon... Je ne comprends pas trop pourquoi c'était comme ça...


Je n'étais pas assez mature pour une classe comme ça. Quand j'y pense je trouve ça stupide de dire que j'avais un problème de maturité mais... je crois que c'est possible. Je ne "fittais" juste pas dans le groupe. Quand j'étais en première année, B voulait que je saute en deuxième année dès le début de l'année mais ma mère n'a pas voulu. Il y avait une autre classe de deuxième année (Dont F s'occupait) mais ma mère avait été demandé à la direction que je ne sois pas dans cette classe parce que, pour faire une histoire courte: Dans mon village qu'on va appeler St-Néant pour la cause; donc, à St-Néant, la plupart des gens naissent ou arrivent ici quand ils sont jeunes et y demeurent jusqu'à leur mort ou jusqu'à ce qu'ils aillent dans une maison de retraités. Bref. À quelques maisons de chez mes parents, un petit garçon avait été dans la classe de F et elle avait passé l'année à lui crier après, lui disant qu'il était retardé et qu'il ne ferait rien dans la vie. Elle parlait comme ça à plusieurs élèves mais peu s'en sont plaint à la direction. Aucune idée pourquoi. C'est pourquoi ma mère ne voulait pas que je sois dans la classe de F. De toute façon, la direction lui a répondu que j'avais déjà été sélectionnée pour la classe forte. Malheureusement pour moi. La plupart des gens avec qui je jouais en première année sont allés dans la classe de F. Je n'ai pas été capable de créer ne serait-ce que la moindre amitié dans cette classe.


Mon père m'avait donné une gigantesque boîte de crayons feutres de qualité (il s'en était acheté une autre) et un jour qu'on devait faire un travail en équipe, Nadia a voulu se mettre avec moi et Andréanne mais celle-ci a voulu savoir pourquoi puisqu'on avait l'habitude de me choisir en dernier. Je crois que je ne devais pas entendre ce que Nadia lui a répondu mais comme j'étais assise juste en arrière d'elle, j'entendais tout. Et elle lui a répondu: "On va pouvoir se servir de ses crayons. Elle va nous les prêter, elle va être toute seule sinon." Ce n'est pas plus grave que ça, c'est juste plate.


En revenant d'un cours d'arts plastique, j'ai échappé mes crayons et les gens passaient à côté de moi en faisant claque leur langue (Je ne sais pas trop comment l'expliquer) et en soupirant pour me montrer que j'étais une cause perdue. Une seule fille m'a aidée. Elle était dans le groupe des troisième année. On a eu un échange... étrange...

-Personne ne t'aime dans la classe
-Pourquoi?
-Je sais pas mais tu ne me déranges pas.
-Ah... ok... Merci
-De rien


Au début de l'année, je me tenais avec une fille de ma classe qui était en troisième année. Elle avait des allergies et ses mains étaient comme enflées et "picotées". Elle voulait toujours que je lui tienne la main parce qu'elle disait que si je ne le faisais pas, c'est parce que je la trouvais dégueulasse. Donc, je lui tenais la main.


Avec B, on écrivait des petites histoires dans un cahier, on faisait un petit dessin pour accompagner l'histoire et on allait faire corriger notre travail à son bureau. Je ne faisais pas beaucoup de fautes et j'avais toujours des petits collants. Même qu'une fois, j'ai dû aller montrer mon histoire à la directrice pour qu'elle voit comment j'étais bonne (Vraiment bizarre ça...). Elle m'a mis un collant d'étoiles et elle a écrit un petit mot.


Mon père lisait des bandes dessinées et je les regardais un peu. Dans l'illustration de mes histoires, j'avais commencé à faire des bulles pour faire parler mes personnages. J'avais dessiné un chien et dans la bulle, c'était écrit: "Hou! Hou!". J'étais fière d'aller montrer mon travail à B mais elle, elle n'étais pas contente.

-T'as une faute là. Pis arrête donc de faire des bulles dans tes dessins! Un chien ça fait pas ce son-là!
-Ah.. Je trouvais que ça faisait beau...
-Non! Va enlever ça!


J'étais traumatisée. Je ne comprenais pas pourquoi elle était si bête avec moi. Je n'avais rien fait de mal! Je me demande si elle n'a pas commencé à me trouver innocente à cause de l'opinion que les autres élèves avaient de moi. En grande anxieuse que j'étais, j'ai commencé à avoir peur d'elle et à ne plus aller vers elle. Ça n'a rien changé et de toute façon, ça ne devait pas se remarquer.


Une journée où M nous enseignait, j'ai eu envie d'aller à la toilette mais j'étais trop gênée pour le dire. Je l'ai donc fait dans ma culotte et j'ai dû mettre mes shorts d'éducation physique. J'étais vraiment gênée! Ma soeur qui a su l'histoire l'a racontée à ses amies et je leur ai dit que ce n'était pas vrai mais je sais que personne ne me croyait.


Comme j'étais nerveuse, je faisais des gaffes et un jour, j'ai renversé mon berlingot de lait sur mon cahier. J'ai été cherché le concierge pour avoir la moppe mais comme je ne le trouvais pas, je suis allée voir la secrétaire pour savoir s'il était là. Finalement, je suis revenue dans la classe avec du papier pour essuyer les mains et j'ai commencé à ramasser mon dégât. Le concierge et la secrétaire sont venus voir si tout était correct et B a soupiré en disant que oui tout était correct et que c'était juste moi qui faisait des niaiseries....


Un après-midi, je me suis mis à avoir mal à la tête et au coeur. Une autre élève a eu les même symtômes et a pu retourner chez elle. Voyant cela, je suis allée voir B (étrange que ce soit toujours elle...) et elle m'a dit que j'étais jalouse et que je devais retourner à ma place. Évidemment, j'ai vomi sur mon bureau en essayant de faire le moins de bruit possible. Je me suis mise en file à son bureau pour ne pas me faire chicaner et les élèves avant moi m'ont laissée passer. Quand elle m'a vue, elle a semblé surprise et fâchée, je ne saurais dire. Mon grand-père est venu me chercher et je suis partie me reposer.


En arrière de la classe, il y avait un genre de mini bibliothèque accrochée sur le mur. Elle était remplie..enfin... il y avait une quinzaine de petits livres et comme j'adorais lire et que je lisais vite, j'avais fini par tous les lire. Je n'avais pas le goût de les relire et j'ai été demander à M ce que je pouvais faire. Elle m'a répondu: "C'est impossible que tu les aies tous lus! Regarde, Isabelle est la meilleure de la classe et elle ne les a même pas tous lus!" J'avais compris que ça ne me donnait rien de m'obstiner, je suis retournée à ma place et j'ai relu un livre. Je lis le journal depuis que je suis en première année. Je ne comprenais pas tout mais grâce à ça, j'ai fait un bond incroyable dans mon niveau de lecture. Pourquoi ne pouvait-elle pas croire que j'avais fini?

Pendant une autre période de lecture, comme j'allais me chercher un autre livre pour la deuxième fois, Mathieu et Mickael se sont mis dans mon chemin:
-On a remarqué que tu te levais souvent.
-Ouin pis?
-Tu viens changer de livres juste pour te lever!
-Non! Je les lis!
-Ah! Euh... ok!
Étrange que deux élèves pas à leur affaire voulaient savoir si je lisais les livres pour vrai...

Cette année-là, mon estime de moi a tellement baissé. Je me souviens qu'au milieu de l'année, je n'étais plus en mesure d'apprendre de nouvelles choses parce que j'avais trop peur de faire quelque chose d'incorrect. J'ai eu une grande difficulté à lire l'heure, à apprendre les signes >/< à arrondir... J'avais surtout de la difficulté en mathématiques. Je n'ai jamais eu de difficulté en français. Ce que je trouve étrange c'est que c'est B qui me reprochait plein de choses mais ce sont les journées de mathématiques, donc les journées où M était là que je n'arrivais à rien.

Ça n'a pas été l'année la plus joyeuse de mon primaire. Une année sur deux j'étais parmi les permiers de classe et l'année suivante, je ne comprenais rien. La deuxième année a été la première année où je me suis retrouvée parmi les derniers. (Je ne crois pas être capable de faire un autre texte où il y aura autant de fois le mot "année":P)

En gros, c'est une année à oublier.

mercredi 21 mai 2008

1ère année

Je n'ai pas beaucoup de souvenirs de ma première année. J'ai des souvenirs "physiques" dans le genre couleurs, vêtements des "amis".. mais je n'ai pas vraiment de souvenirs de ce qui s'est dit ou fait.. Enfin... Je crois...

Mes souvenirs sont tellement "pas clairs" que je les mets en liste parce que je ne peux le faire en texte.

Je me souviens:
-Que Joannie (ou Caroline) et Nadia portaient la même robe mais dans des teintes différentes pour la photo de classe.
-Que Éric ne comprenait jamais rien et qu'il pleurait beaucoup.
-Que le même Éric s'était fait chicaner parce qu'il fallait faire une composition sur le zoo de quelques lignes et il avait écrit: "Je suis allé au zoo et j'ai vu des ours et des chameaux et des serpents et des pingouins et des singes et des loups et...". Il ne comprenait pas la règle du "et". Il a pleuré.
-Qu'un après-midi, l'enseignante a décidé de faire un genre de rattrapage avec le 4-5 plus faibles et les a fait venir au tableau pendant que le reste de la classe faisait autre chose. Mon amie faisait partie des plus faibles et m'a demandé si elle devait apporter quelque chose. Je lui ai dis qu'elle devrait amener son crayon. Quand ce fût son tour d'écrire au tableau, elle a écrit avec son crayon et elle s'est fait chicaner. C'était ma faute.
-Qu'un jeudi matin, pendant la récitation, je suis tombée dans la lune et je regardais mon voisin tracer ses lettres. Je me suis fait prendre.
-Fille! Tu copies!
-Non je ne copie pas!
-Pourquoi tu regardes le cahier de ghislain d'abord?
-Parce que j'étais dans la lune!
-Pffff! Retourne-toi!
-Mais..ohhh...
Je n'avais pas triché!
-Qu'au dbut de l'année l'enseignante voulait que j'aille directement en deuxième année sans finir ma première année. Ma mère n'a pas voulu et je lui en suis très reconnaissante sachant toute la difficulté que j'ai eue l'année suivante et le peu de maturité que j'avais (et que j'ai encore!).
-Qu'avant que l'année commence, il fallait aller rencontrer la directrice avec nos parents. Pendant qu'elle parlait à mes parents, la directrice m'a donné une feuille et des crayons pour que je dessine. Nous devions parler de mon dessin après. Je ne comprenais pas pourquoi il fallait parler de mon dessin et je sentais des regards furtifs sur moi. Je dessinais bien mais le stress a eu le dessus sur moi et je n'ai rien fait de très bon. À un certain moment, j'ai décidé que ça ressemblait à un bateau et j'ai essayé de continuer en ce sens sans que ce soit concluant. Quand ce fût le temps de regarder mon dessin, personne n'a été épaté:
-Tu dessines mieux que ça d'habitude! On a plein de dessins à la maison!
-Oui mais je savais pas quoi faire
-En tout cas...
Je n'avais pas été assez bonne devant l'autorité et on me le montrait...
-Qu'au voyage de fin d'année on est allé au Zoo de Granby et que je voulais tout voir. Comme l'orthopédagogue a vu que je regardais plus longtemps que les autres, elle a décidé que je devais suivre et elle a passé la journée à me dire: «Vite fille! Les autres partent!» À la fin du dîner, je cherchais mon sac à dos pendant que les autres repartaient et l'enseignante m'a chicanée et m'a montré que c'était l'orthopédagogue qui l'avait. Pourquoi est-ce qu'elle l'avait pris? Pour ne pas que je le perde? Je n'ai jamais compris le geste...
-Qu'à une sortie au centre de la nature, j'ai rencontré ma cousine et nous nous serrées dans nos bras; chose que nous ne faisons jamais et que nous n'avons jamais refait.
-Qu'à la première journée, j'ai dû prêter mes crayons à un garçon qui est devenu mon ami mais qui est déménagé au début de l'année.
-Cet ami ne faisait jamais ses devoirs, n'avait jamais le matériel demandé et portait du linge troué. Il est maintenant schizophrène. Aucun rapport.
-Que ma meilleure amie depuis toujours, qui était la même journée que moi et que nos parents étaient amis était dans ma classe.
-Que j'avais une boîte à lunch rouge en plastique avec Minne et Mickey Mouse en voiture dessus. Pendant l'année, elle a changé pour une mauve avec une Barbie dessus. Mes amies la trouvaient très belle et j'en étais fière.
-Que ma mère a acheté mon sac d'école à la cordonnerie de mon grand-père. Je ne me souviens plus des couleurs au départ mais je me souviens qu'ils ont eu beaucoup de plaisir à le teindre (il était en cuir) en rose et teindre le petit bateau qu'il y avait dessus en jaune, argent et bleu. Si je ne me trompe pas, il y avait le numéro 7 sur le bateau. Méchant beau sac d'école!
-Que j'avais un étui bleu et orange fluo, un cartable jaune fluo et un rose.
-Que ma classe était celle qui était la plus près des toilettes.
-Qu'un jour, l'enseignante nous a dit à moi et Karine de s'asseoir sur les marches pour régler nos chicanes. On est sorti et on a jamais compris quelle chicane on devait régler.
-Qu'une amie qui était en deuxième année me faisait des saluts par la fenêtre de la porte et que je ne la voyais pas. Ce fut l'enseignante (Je suis tannée de ce mot... je trouverai des synonymes) qui me dit:
«-Fille, je pense qu'il y a quelqu'un qui te fait signe!
-Ah ok..(Je fis un petit salut gêné)
-tu la connais? Comment ça?
(Plus j'y pense, plus je trouve qu'elle était bizarre cette professeure-là (tiens! un synonyme!)
-Que tôt le matin, ma mère et ma marraine qui travaillaient à la même place venaient nous reconduire, moi et ma soeur, chez nos grands-parents et qu'après l'école, nous y retournions jusqu'à l'heure du souper. Mon père venait nous porter des fois mais il voyageait seul. Je ne comprends pas pourquoi puisqu'il travaillait à la même place que ma mère et ma marraine.
-Que si on devait aller à la toilette pendant les heures de cours, notre nom était écrit dans un cahier spécial. J'ai longtemps eu de la difficulté à me retenir et ma mère a dû écrire un papier pour que la professeure le sache. J'étais vraiment gênée quand elle l'a lu mais quand j'ai eu besoin d'aller à la toilette, pas besoin de vous dire que mon nom a été noté et que j'ai un commentaire comme quoi j'y allais trop souvent!

Finalement, je me souviens de plus de choses que je pensais! C'est fou cmme il y en a des choses inutiles dans ma tête!

lundi 5 mai 2008

maternelle

J'ai fait ma maternelle dans une petite classe bien ordinaire dans le village à côté du mien. Dans mon village, il n'y avait qu'une classe de maternelle et la dizaine d'élèves qui habitaient le plus près de l'autre village (va falloir que je trouve un autre mot que village:P) devaient aller à cette école.

Je me souviens qu'avant la "vraie" rentrée scolaire, il fallait aller visiter l'école de notre village. Il fallait amener notre toutou favori et le présenter à la "classe". C'est encore tout frais dans ma mémoire; je ne comprenais pas pourquoi je devais aller visiter cette école alors que je ne devais même pas y aller et rencontrer une enseignante qui ne m'enseignerait pas! Je ne me suis pas forcée et je suis restée en retrait de tout le monde tout l'avant-midi.

J'étais bien contente d'aller dans ma vraie classe la première journée d'école. L'année s'est bien passé. Mon enseignante était extraordinaire! Elle était passionée et ça se voyait! Je ne me souviens pas m'être ennuyée une fois. Des années plus tard, j'ai dû aller chercher un "ami de la garderie" à la pré-maternelle qu'elle a ouvert dans son sous-sol et j'ai été étonnée. Ce n'était plus la même gentille et passionée personne que j'avais connue. Elle était blasée de son métier, les enfants resortaient de là avec des bricolages auxquels ils n'avaient visiblement pas touchés...Qu'on ne me fasse pas croire qu'un enfant qui a de la difficulté à couper avec des ciseaux arrive à découper un cercle parfait! Bref...

Tous les élèves étaient représentés par un oiseaux. J'étais un geai bleu. On avait un carton avec notre nom et le dessin de l'oiseau et il fallait le piquer en-dessous du dessin de l'activité qu'on allait faire. Le nombre de places disponibles était indiqué par des petits ronds. Il n'y avait donc jamais trop de monde pour faire une activité. Un jour que je voulais faire de la pâte à modeler et qu'il n'y avait plus de place, j'ai voulu enlever le nom d'une petite fille que je n'aimais pas mais je me suis fait prendre. Par la suite, j'étais trop nerveuse et je n'arrivais plus à choisir une activité. Ça m'angoissait. J'avais peur de faire quelque chose d'incorrect.

C'est en maternelle qu'on apprend les règles: Ne pas parler quand le silence est demandé, se mettre en rang, lever la main pour parler.... Chaque fois que je faisais quelque chose d'incorrect, l'enseignante me le soulignait. Pas méchamment, juste pour que je sache que ce n'tait pas correct. À chaque fois, je devenais plus nerveuse. C'était écrit sur mon bulletin de 3 étape: "Lime est devenue anxieuse et nerveuse. Elle ne peut s'empêcher de bouger."

On avait des sorties à la piscine et à l'aréna pour patiner. La mère de ma meilleure amie de l'époque était bénévole pour venir nous reconduire. Les groupes étaient divisés et je montais toujours avec elle mais je n'aimais pas ça. Je la trouvais laide avec son gros maquillage et ses cheveux crêpés (1989-1990). Un jour j'ai pris mon courage à deux mains et je l'ai dit:
-Je ne veux pas embarquer avec elle.
-Non? Pourquoi?
-Parce que je ne la trouve pas belle!
*rires étouffés*

Évidemment, je me suis retrouvée quand même dans son auto et évidemment, j'ai eu à droit à "Comme ça tu me trouves pas belle!" Elle n'était pas fâchée mais j'étais tellement gênée!

Je n'ai pas beaucoup d'autres souvenirs de ma maternelle. Je me souviens que j'avais un "kick" sur un petit garçon qui était le meilleur ami d'une fille qui ne m'aimait pas sans que je sache pourquoi. Un jour je lui ai demandé pourquoi elle ne m'aimait pas (Ah la jeunesse!) et elle ne savait pas. C'est resté comme ça. On a continué à aller à l'école ensemble sans jamais vraiment se parler. Ça a juste jamais cliqué.

Je pensais jamais avoir tout ça à dire sur la maternelle! Wow!

jeudi 1 mai 2008

Marie-Soleil Tougas

Par un beau soir d'août 1997, je reviens chez moi. En me voyant, mes parents cachent le journal et me demandent:

-Devine qui est mort hier?
-Euh.. Je sais pas.
-Ben oui tu la connais!
-Hein! Je la connais?
-Oui! C'est quelqu'un de la télé!
-Oh ben je sais pas.
-C'est Marie-Soleil Tougas
-Hein? Pour vrai?

Ça m'a fait tout un choc! Je l'aimais elle! J'adorais écouter les Débrouillards, Chambres en Ville.... un peu plus tard, ma soeur et notre amie (Alexandra qui est encore notre amie aujourd'hui) arrivent et je leur apprend la nouvelle. Tout le monde est triste. À 11-12 et 13 ans, on est entre dans l'adolescence, et les émotions sont plus fortes.

Nous décidons de faire quelque chose de symbolique et nous écrivons des messages pour les personnes que nous avons connues et qui sont décédées et les mettons dans une boîte. Si je me souviens bien, c'était une boîte à crayons en plastique (C'était la mode dans ce temps-là) . Nous y incluont une mèche de cheveux et quelque chose qui nous appartient. Je n'ai aucun souvenir de ce que j'ai pu mettre dans cette boîte.

Nous avons trouvé un endroit pour enterrer la boîte et avons attendu un peu (sans savoir pourquoi) avant de l'enterrer. Quand la chose fut faite, nous sommes rentrées à la maison et n'en avons parlé à personne.

Le lendemain, ma mère vient me voir et me dit:

-Je l'ai vu la boîte que vous avez enterrée. Je sais même ce qu'il y a dedans!
-Comment ça?
-Parce que.
-Ben là! Tu étais même pas dans la cave avec nous! À moins que.. Tu nous as suivies en chachette et tu as déterrée la boîte?!?!
-.....

Je savais qu'elle l'avait fait! Je l'ai vu dans ses yeux! Elle n'a jamais cherché à me faire croire le contraire! Je ne sais pas si c'est à cause du manque de confiance, de sa trop grande curiosité ou de n'importe quoi mais elle s'est cachée pour voir ce que nous faisions et elle a attendu que ce soit la nuit pour aller déterrer un coffre à crayons! Un petit coffre à crayons en plastique vert et bleu!

J'ai toujours été étonnée de ce manque de subtilité de la part de ma mère. Que ce soit les lettres décachetées que je recevais, mes feuilles de devoir/lettre de mes amies/travaux scolaire qui n'étaient plus dans le bon ordre ou carrément plus dans la même pièce; elle voulait TOUT savoir! Je n'avais droit à aucun secret parce que ça la choquait et je la décevais en lui cachant des choses.

Je n'étais pas turbulente, méchante ou quoique ce soit. Elle n'avait pas besoin de me surveiller comme ça. Certes, je suis discrète et secrète mais ça vient de là. Je devais cacher mes choses pour avoir la paix.

C'est mon troisième message et déjà, je sens que ce blog va me faire du bien!

Être quelqu'un d'autre

Toute mon enfance je disais que je voulais être couturière ou dessinatrice et auteure de livres pour enfants. C'est sûr que j'ai toujours été attirée parce qui a trait aux arts sauf que ce n'est pas pour ça que j'avais choisi ces métiers.

Très jeune, j'ai compris que pour être reconnue auprès des autres, je devais être quelqu'un d'autre. Je ne pouvais pas avoir mes rêves à moi. Si je voulais être couturière, c'est parce que ma grand-mère l'était et si je voulais écrire et dessiner, c'était parce que mon père dessine très bien et que je lisais les livres des Baby-Sitter. J'avais carrément copié le rêve de Marjorie qui était une de mes héroïnes préférées. Mon père et ma grand-mère étaient fiers que je veule faire comme eux. Je le voyais quand on en parlait.

C'est là que j'ai commencé à "me manipuler" pour être ce que les autres attendaient que je sois. J'étais un clown, une artiste, un génie... Nommez-les et je l'étais en moins de 5 minutes. En-dedans je savais que ce n'était pas moi mais je n'ai jamais su qui j'étais vraiment. Ça payait d'être quelqu'un d'autre alors j'ai continué.

Je me rappelle en secondaire 2, mon enseignante d'anglais disait qu'elle aimait le groupe Kiss. Aussitôt que je suis retournée chez moi, j'ai emprunté un disque de Kiss à mon père, je l'ai écouté plusieurs fois et j'ai recopié le dessin de la pochette en me dépêchant de le montrer à mon enseignante. Je voulais lui montrer que j'étais cool et que je savais de quoi elle parlait.
Personne n'a jamais vu que je me forçais pour être quelqu'un d'autre. D'ailleurs, ça m'énervait quand je voyais des gens qui le faisaient. Peut-être parce que j'étais tellement habituée de le faire que je voyais clair dans leu jeu.

Mes parents ont toujours eu plus d'égard pour ma soeur que pour moi. À l'extérieur, souvent, c'était moi à moi que les gens parlaient parce que j'étais plus âgée qu'elle (je le suis encore:P) et que, sans vouloir me vanter, j'étais plutôt mature. Non. Je n'étais pas mature. J'avais peur de mon père. Différence. Je devais être calme, sinon c'était un serrage de bras ou une claque. Bref, à l'extérieur de la cellule familiale, j'étais appréciée. J'ai donc appris à voir ce que les gens aimaient, à m'y intéresser, à devenir ce qu'ils croyaient que j'étais...

J'ai étudié au CÉGEP que mon père avait choisi pour moi. J'ai étudié dans le même domaine que ma mère.J'ai même fait une session en travail social en pensant que les gens me verraient comme une bonne personne parce que je voulais aider les autres. J'ai renoncé à m'inscrire en fleuristerie quand j'ai vu que mon père ne trouvait pas que c'était un métier honorable.
Maintenant, en 2008, qui suis-je? Je ne sais toujours pas. Maintenant que j'essaie d'être moi-même, on dirait que les gens sont moins intéressés. Étrangement ça ne me dérange pas. C'est quand même dur d'être soi-même et de s'assumer. Je travaille là-dessus mais l'habitude reprend le dessus tellement vite.

Ça me fait tout drôle d'écrire ça. J'ai l'impression que vous pensez que je suis une personne fausse. Vous voyez? J'ai vraiment peur de ce que les gens peuvent penser de moi. Vraiment peur. Quoiqu'il en soit, sur ce blog, c'est la vraie moi.

mercredi 30 avril 2008

Présentation

Bonjour,

Allons-y avec la présentation, ça sera une chose de réglée: fille, 24 ans, Québec, Canada.

Bon.

J'ai créé ce blog pour me libérer de mes souvenirs. J'accumule toutes toutes toutes les émotions imaginables. Je m'empoisonne avec les regrets de ce que j'aurais dû dire et/ou faire... Je rage encore autant sur certaines choses qui se sont passées il y a longtemps. Avec ce blog, je veux vider ma tête de tous ces souvenirs. Je veux qu'ils sortent de ma tête, comprendre pourquoi ils me font mal...

Certains souvenirs seront inutiles, sans intérêt, certains seront malheureux, d'autres heureux. Je ne serai pas toujours mise en valeur. C'est normal et c'est correct ainsi. Il est probable que certaines choses se seront fraîchement produites lorsque je les écrirai ici.

Je serai heureuse de lire vos messages/opinions.